samedi 20 avril 2019

Trois nouvelles oeuvres réapparues


Merci à un collectionneur privé de nous avoir signalé la réapparition de trois oeuvres, au fil de la succession de modernes toulonnais.
Ci-dessus, des plâtres, "L'homme" et "La femme", jusqu'ici perdus de vue, la seconde paraissant être une étude pour la statue évoquée précédemment, qui à ce jour est considérée comme disparue.
Et, ci-dessous, "La femme à l'oursin" (huile sur toile, que seul connaissait son propriétaire).
Ces travaux ne peuvent actuellement être datés que dans la décennie des années 60. Toute personne qui en saurait plus est assurément bienvenue !


vendredi 16 octobre 2015

Un témoignage et une statue retrouvée... en photo !

Un témoignage de J. M. nous est parvenu :
"Je viens de découvrir l’existence de votre fondation. 
J’étais jusqu’à présent  obligé de constater que cet artiste était tombé dans l’oubli et de relativiser la cote des artistes qui comme lui ont du talent.
Je voudrai vous faire partager une anecdote sur cet artiste. 
Je suis arrivé au quartier de La Mitre, rue de la Vigie à Toulon, à 150 mètres du domicile d'Henri Komatis. C'était en 1956 et j’avais 8 ans.
La première chose qui m'impressionna chez lui,  c’est sa pugnacité.
Rien chez lui ne laissait apparaître un quelconque signe extérieur de richesse.
Je le voyais remonter la rue, lorsqu'il rentrait chez lui, avec le plus souvent dans son filet à provisions une tranche de jambon et une baguette de pain
Il avait un vieux vélo et ne possédait  pas de voiture . 
Son ami Gérard Paquet venait le chercher pour le conduire à Châteauvallon où ensemble ils travaillaient à la restauration du site. 

A 15 ans, j’apprenais le métier de prothésiste dentaire. Sur le chemin du cabinet de mon maître d'apprentissage, je le vis un jour, le marteau et le burin à la main, sculpter une statue dans son minuscule jardin.
Chaque jour je voyais la sculpture prendre forme.
Le dentiste chez qui je me rendais était  un amateur d’art. Il avait tapissé d’œuvres le hall d'entrée de son cabinet.
Il me donna un jour, parmi les prothèses qu'il me confiait, une couronne molaire en or, et le patient à qui elle était destinée était Henri Komatis. 
Quand le jour fut venu de la livraison je découvris dans le hall d’entrée de l’immeuble la statue, roulée dans un tapis, qu'Henri Komatis venait de déposer avec des déménageurs.  
Le lendemain, la statue avait pris place dans le hall du cabinet dentaire . 
Il y a 2 ans, en 2013,  j’ai rencontré un dentiste à la retraite qui  travaillé dans ce cabinet.
Il  m'a donné le nom du dernier propriétaire de la statue, et je l’ai contacté tout récemment avec l’idée de lui acheter cette statue, "La Femme".
Hélas, elle a hélas disparu de chez lui il y a 25 ans environ, il ne lui en restait qu'une photo, qu’il m'a donnée.               

J.M.

* Cette photographie - émouvante, permet  de retrouver les dimensions de "Femme", sculpture, 1960-1965 (inv. 20), dont la Fondation Komatis conserve la maquette en taille réduite de la main d'Henri Komatis, qui a servi à sa réalisation, aux côtés d'une autre statue de silhouette humaine de la même époque, où la pureté moderniste montre des affinités avec Giacometti.

vendredi 21 novembre 2014

Premières oeuvres : premières traces épiques, utopiques et mystiques

Il fait une "Pietà" pour première œuvre. Pendant la guerre, Henri Mathis établit ses fondations sur une œuvre grave qui s'approche déjà de l'épique, de l'utopique et rencontre une mythologie méditerranéenne qu'il retrouvera et développera vingt ans plus tard.

Toujours soucieux du temps long, ses sujets sont marqués par le drame qui se joue en Europe alors. Toulon, déjà premier port militaire de Méditerranée, est l'un des lieux les plus critiques de cette ambiance de drame. L'histoire de la ville est, de plus, empreinte de choix contradictoires, et ceux de cette période ajoutent au besoin de profondeur, d'éloignement et de recul qui imprègne la démarche d'un pourtant tout jeune homme.


Extraits de critiques :
" ...Mathis, toujours en proie à une féconde inquiétude, fait et défait ses tableaux avec la hantise constante du surpassement. La sobre tenue de sa "Pietà" fait penser au travail patient et sûr des primitifs..."
"...La sobriété mise au service d'un art qui nous a valu tant de chefs-d’œuvre nous laisse entrevoir les possibilités d'Henri Mathis...".

Il écrit  : "à une époque si dure, comment s'adresser à trois pommes et rester muet en face du drame humain et des mystérieux points d'interrogation posés par les arts et la science. 
Aussi, tout en me retournant pour admirer l'art égyptien et nègre, les primitifs et certains grands modernes, mon désir, mon contentement me réclament une œuvre avant tout humaine, sobre de ligne, dépouillée de tout artifice et dont la couleur pure serait aussi lumineuse et dramatique qu'une explosion atomique".

Recensement des connues œuvres de la période

- "La Pietà", Henri Mathis, 1943 (inv. 1)
- "Don Quichotte", Henri Mathis, 1943 (inv. 2)
- "Portrait de ma femme", Henri Mathis, 1943, (inv. 3)
- "Sans titre",  fresque murale présentant un mythe, (dans une maison du Mourillon, état inconnu), circ. 1950, (inv.3a)



La rencontre avec Herbin : un chef de file moderne de Toulon aux Réalités Nouvelles

Dans les années 50, Henri Mathis participe au vent de la modernité, rassemble et anime.

Tout autour de lui, l'ambiance de la reconstruction, d'une vie nouvelle et d'une jeunesse à qui promettre un avenir sont un souffle optimiste.

Voici venu le temps d'une réappropriation de la notion de modernité respectueuse des personnes, un homme moderne clair et pacifiste. Lui s'enracine dans l'histoire méditerranéenne tout en articulant des formes claires et la recherche d'une pureté.







C'est l'époque de l'oubli des noirceurs; Picasso est la grande figure de cette universalité nouvelle, Giacometti est un autre nom qui départage polémique, respect et ancrage de la nouveauté dans un vrai où l'humanisme est le ligne d'horizon.









Comme ses grands contemporains, il se réfère aux arts premiers, mêlés à un regard critique sur la nouvelle étape moderne en cours.








Recensement des œuvres connues de la période

- "Sans titre", composition abstraite, 1949-1950 (inv. 4).
- "Sans titre", composition abstraite, 1949, présentée au salon "Réalités Nouvelles" (inv. 5).
- "Sans titre", composition abstraite, 1950, présentée au salon "Réalités Nouvelles" (inv. 6).
- "Sans titre", composition abstraite, 1951, présentée au salon "Réalités Nouvelles", Grand Prix de peinture abstraite de Monte Carlo (inv. 7).
- "Sans titre", portrait de femme, ayant servi à la réalisation de l'affiche des Rencontres Méditerranéennes de 1977, avant 1952, (inv. 8)
- "Sans titre", sculpture murale pour la façade d'un immeuble d'Alfred Henry, quartier du Pont du Las, Toulon, 1954 (existe en 2014) (inv. 9).
- "Sans titre", sculpture pour l'environnement de l'immeuble "Le Suffren" d'Alfred Henry, Toulon, 1959 (existe en 2014) (inv. 10).
- "Sans titre", peinture murale pour l'immeuble "Plein Ciel" d'Alfred Henry, Toulon, 1954-1963, (détruite) (inv. 11).
- "Sans titre", peinture murale pour l'immeuble "L'Aguillon" d'Alfred Henry, Toulon, 1954-1963, (détruite) (inv. 12)/
- "Jour", peinture murale pour l'immeuble "Le Vendôme" d'Alfred Henry, Champ de Mars, Toulon, 1954-1963, (détruite) (inv. 13).
- "Nuit", peinture murale pour l'immeuble "Le Vendôme" d'Alfred Henry, Champ de Mars, Toulon, 1954-1963, (détruite) (inv. 14).
- "Sans titre", maquette de préparation d'une peinture murale pour un projet de l'architecte Charles Pascal,1954-1963, (non réalisée), inv. 15).

Mathis devient Komatis : un moderne constructeur - 1951 à 1965


Henri Mathis devient Henri Komatis. Abstrait, bien ancré dans l'époque, il expose un vocabulaire de formes qui s'exprime autant dans ses œuvres que dans des collaborations avec les architectes modernes de Toulon, côtoyant Alfred Henri, Mattio, Charles Pascal...
Maquette pour "La Cacoye", maison individuelle réalisée à Ollioules.

Recensement des œuvres connues de la période

- "Bardamu", huile sur toile, 104x62, 1960-1965 (inv. 16).
- "Judas", huile sur toile, 90x118, 1960-1965 (inv. 17).
- "Sans titre", quarre personnages debout, période Gauguin, 130x88, 1965,(inv. 18).
- "La solitude", huile sur toile,  73x119, (inv. 19).









- "Femme", sculpture, 1960-1965 (inv. 20).
- "Homme", sculpture, 1960-1965 (inv. 21).
- "Le Christ", sculpture, 1960-1965 (inv. 22).
- "La Cacoye", maquette, maison individuelle, (inv. 23).
- "La femme à l'oursin", huile sur toile, années 60, (inv.63)



Retour au figuratif et recherches personnelles - 1965 à 1986






























Parallèlement à la découverte du site de Châteauvallon, Henri Komatis revient au figuratif et élabore un vocabulaire de personnages ancrés dans le temps long méditerranéen et la condition humaine.

Cette épopée de la condition humaine se développera jusqu'à sa mort, notamment dans certaines œuvres de Châteauvallon comme la fresque du Théâtre d'hiver.



Recensement des œuvres connues de la période

- "Châteauvallon", croquis de l'ensemble du projet, extrait du manuscrit "Châteauvallon", p. 27 (inv. 25).
- "Dénomination des blocs sculptés de Châteauvallon", croquis, extrait du manuscrit "Châteauvallon", p. 28 (inv. 25).
- "Route d'accès à Châteauvallon", croquis avec deux sculptures, extrait du manuscrit "Châteauvallon", p.23 (inv. 26).- "Le Sphinx", croquis de  sculpture, p. 23, (inv. 26)
- "Grands escaliers et quatre sculptures", dessin de l'arrivée à Châteauvallon, p. 24 et 25 (inv. 27).
- "Le Nahos", dessin et symbole d'aménagement intérieur du temple qui surplombe l'amphithéâtre de Châteauvallon, p. 33, (inv. 28).
- "Sans titre", croquis de sculpture sur le symbole de Châteauvallon,  p. 34, (inv.29)
- "La Salle", dessin et description du théâtre d'hiver de Châteauvallon, p. 35 et 36 (inv. 30).
- "Masque", maquette en plâtre de masque pour la pièce "Agamemnon", non réalisé, (inv. 31).
- "Masque", croquis de masques pour la pièce "Agamemnon", (inv. 32, 33, 34, 35).
- "Poteries", croquis pour des poteries destinées à la pièce "Agammnon", (inv. 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42).
- "L'Annonciation", huile sur toile, 78x100, 1970-1975, (inv. 43).
- "Sans titre", huile sur toile,  1975-1980, (inv. 44).
- "Sans titre", sur le thème des vanités, que l'artiste voulait détruire car il le jugeait trop "scolaire", 1975-1980, (inv. 45)
- "Sans titre", étude, huile sur toile, 1978-1980, (inv. 50).
- "Sans titre", sur le thème ombre et lumière, huile sur toile, 1978-1980, inv. 51).
- "La solitude", huile sur toile, 1978-1980, (inv. 52).
- "La chute de l'archange", huile sur toile, 45x55, (inv. 53).
- "L'oiseau", huile sur toile, 40x50, 1980-1986, (inv. 54).
- "Chemin de Croix", peinture sur bois, 151x251, (inv. 54).








- "Le mythe d'Osiris", peinture sur bois, 152x257, 1980-1986, (inv. 55).
- "Fresque", pour le hall du Théâtre d'Hiver de Châteauvallon, 1980-1986, (inv. 56).
- "Sans titre", recherche pour la fresque du Théâtre d'Hiver de Châteauvallon, 1980-1986, (inv. 57).











- "Les quatre cavaliers de l’apocalypse", peinture sur bois, inachevée, 150x312, 980-1986, (inv. 58).
- "La Nuit", peinture sur bois, 128x160, 1980-1986, (inv. 59).









- "Sans titre", étude pour une crucifixion, peinture sur bois, 119x74), 1980-1986, (inv. 60).











- "In christo morimur", peinture sur bois, 114x112, 1980-1986, (inv. 61).











- "L'oiseau sur la plage", dernière œuvre, huile sur toile, 80x130, 1980-1986, (inv. 62).